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Actualités de La BISCUITERIE AGENAISE

D’Agen à Boé, la Biscuiterie Agenaise continue d’écrire sa savoureuse histoire artisanale
Publié le 04/03/2024

Reprise en 2022 par Stéphane Chezal, la Biscuiterie Agenaise vient de vivre quatre mois de productions de biscuits secs en prévision des fêtes de Pessa’h du 22 au 30 avril. D’ici la fin de l’année, l’usine devrait déménager à Boé.

En ce vendredi qui préfigure la soirée de Shabbat, la ligne de production de 90 mètres de long dont 40 mètres de four, est arrêtée. C’est jour de relâche pour la Biscuiterie Agenaise, nouvelle appellation qui conserve l’ADN et l’âme ancestrale. Une institution abritée discrètement au 132 avenue Michelet Michelet à Agen qui a vu le jour en 1947 sous l’enseigne Biscuiterie Maury qui était sous-traitante de biscuits pour l’entreprise LU.

Trois générations

Puis en 1960, la famille Bitone arrivée d’Algérie, créer une biscuiterie spécialisée dans le pain azyme et les biscuits secs. Trois générations se succèdent aux commandes : Simon le grand-père, Roland et Roberts ses fils et enfin Marc et Christian les petits-fils et cousins.

En Mars 2022, ils cèdent le fonds de commerce à Stéphane Chezal, désireux de pérenniser leur savoir-faire. Originaire de Moirax et après avoir travaillé dans le BTP auprès de son père, il reprend ses étude de commerce et se retrouve propulsé à la Société Générale de Paris en charge de grandes entreprise. Mais sa femme et son premier enfant sont restés en Lot-et-Garonne et lorsque le Covid survient, le jeune banquier décide de revenir à Agen et il intègre le Crédit Coopératif. Mais entre la frénésie de la capitale et la torpeur d’une ville moyenne figée, c’est un peu le choc. Alors qu’il s’occupe des comptes de la Biscuiterie d’Agen, les deux patrons accompagnés du comptable ce jour de janvier 2021, lui annoncent : “Ca y est, on arrête, on part à la retraite et on vend ! Si on ne trouve pas de repreneur, le personnel sera licencié” mais Marc Bitone rajoute : “En fait, il nous faudrait un jeune comme toi qui reprenne”.

Les biscuits casher, 50% du chiffre d’affaires

L’idée s’insinue dans l’esprit de Stéphane Chezal tenté par l’entreprenariat. Il va par curiosité, visité l’usine qui s’étend sur 4000 m² en comptant les bureaux, les lieux de stockage et 1600 m² de bâtiments de production. “Je muris le projet et les rappelle pour qu’on me communique via l’expert-comptable tous les documents de l’entreprise. L’étude montre que la partie casher, – -les biscuits pour la Pâque juive –, représente 50% du chiffre d’affaires. La fabrication débute en novembre jusqu’à la fin févier et les produits sont commercialisé en mars et avril dans les magasins casher de l’hexagone, à la boutique de l’usine, et à l’export en Israël, au Maroc, Tunisie, Canada et dans les Dom-Tom. Les carrés et ronds croustillants à l’orange, au citron, au vin et à l’orange, sont les best sellers de la marque. Le reste du temps, c’est le pain azyme et les galettes qui sont fabriqués et écoulés dans les grandes et moyennes surfaces. Une fabrication qui s’interrompt au moment de la production pour Pessa’h.

Associé à Michel Emsalem

Mais les banques demandent des garanties ou un partenariat avec un acteur de l’agroalimentaire. La famille Bitonne travaille déjà avec Michel Emsalem à la tête de la société King Salomon qui achète leur production et s’occupe de la distribution dans les magasins casher en France et dans le monde sous la marque “La Bienfaisante”. Une collaboration qui a vu le jour au travers du Consistoire Israélite de Paris. Michel Emsalem souhaite que l’entreprise Agenaise perdure et accepte de s’associer à 40% des parts dans le capital social avec Stéphane Chezal lui garantissant ainsi une assise assez solide. La production casher spéciale Pessa’h est certifiée par le grand Rabbinat de Paris et des rabbins sont missionnés pour superviser toutes les étapes durant les quatre mois de fabrication à Agen.

Nouvelle énergie

Aujourd’hui, l’usine emploie 18 personnes dont les fidèles salariés de Bitone. En novembre 2024, le bail sera dénoncé et l’usine transférée de l’avenue Michelet dans une unité neuve au lieu-dit Lorman à Boé, vers passeligne, au prix de nouveaux investissements. Un site de plain-pied avec une ligne de production élargie, des fours automatisés et plus d’accessibilité pour les camions, tout en conservant la tradition artisanale de la famille Bitone. Le packaging a été modernisé et une gamme de biscuits classiques, non casher est destinée ç rejoindre aussi les rayons de la grande distribution. De nouvelles saveurs sont à ‘étude et le marché américain reste à décrocher.